Beaucoup pensent que plus d'efforts riment forcément avec plus de résultats. Pourtant, il arrive souvent que, malgré un travail acharné, les progrès stagnent. Pour comprendre cette dynamique, il est utile de se pencher sur l'histoire de la productivité, en commençant par Frédéric Winslow Taylor et le taylorisme. Cette méthode prônait l'optimisation extrême de chaque tâche, mais au prix d'une créativité et d'une liberté sacrifiées.
La révolution industrielle a transformé le monde du travail en misant sur la vitesse et la répétitivité. Aujourd'hui, alors que de nombreuses tâches sont automatisées, la vraie valeur ajoutée réside dans la capacité à se concentrer sur ce qui compte vraiment. Ce n'est plus la quantité de travail qui distingue, mais la qualité des choix et la précision des priorités.
Ferran Adrià, chef renommé, est l'exemple parfait de « moins mais mieux ». Son restaurant El Bulli, qui n'accueille qu'un nombre limité de clients sur l'année, illustre la réussite grâce à la concentration sur l'essentiel et la rareté. Il démontre qu'il vaut mieux exceller dans un domaine clé que de se disperser.
La clé de la réussite professionnelle et personnelle réside dans l'identification de la priorité absolue, ce « one thing » qui, une fois accompli, facilite l'ensemble des autres objectifs. À l'origine, le mot priorité n'existait qu'au singulier, soulignant l'importance de se concentrer sur ce qui compte le plus.
Identifier son « one thing » implique de croiser plusieurs critères : ce qui vous inspire, vos compétences distinctives, et un réel besoin du monde. Le schéma de trois cercles (inspiration, compétences, besoins du marché) aide à cibler l'action ayant le plus d'impact.
Beaucoup confondent activité et productivité, remplissant leurs journées sans avancer sur l’essentiel. Le véritable enjeu est d’oser éliminer le superflu et de hiérarchiser les actions selon leur impact potentiel.
Le principe du « one thing » s’applique à divers aspects de la vie : business, relations, apprentissage. Se demander, pour chaque domaine, « quelle est la chose qui rend tout le reste secondaire ? » permet d’avancer de façon stratégique.
Selon Jim Collins, la cause de la chute des grandes entreprises est « la quête indisciplinée de plus ». Apprendre à dire non pour protéger ce qui est vraiment prioritaire est crucial. Comme Steve Jobs, il faut être aussi fier de ce qu’on n’a pas fait que de ses accomplissements.